Canyoning en Ardèche

Recommandations

Le passage le plus ludique du canyon

AVANT DE VOUS ENGAGER

Après avoir choisi vos objectifs potentiels, il est nécessaire de connaitre les conditions du canyon, ce milieu est changeant. La progression dans ce milieu naturel est particulièrement soumise aux aléas climatiques, géographiques et à l'utilisation de techniques spécifiques et de matériels très divers.
Face à tous ces facteurs le comportement humain individuel est très inégal : on peut sans aucun doute qualifier le canyonisme d'activité de terrain d'aventure où beaucoup de choses peuvent arriver, et que personne, amateur passionné ou débutant à la recherche d'un professionnel ne peut et ne doit ignorer.

Il faut avoir à l'esprit que :
  • La dernière crue (ou le gel de l'hiver) a pu modifier le parcours, arracher des amarrages, couper des mains courantes, créer des dangers particuliers.
  • Il peut y avoir un débit d'eau supérieur à la normale ou supérieur aux débits que vous avez déjà rencontré ailleurs.
  • Le canyonisme demande une dépense énergétique importante car s'accumulent sur l'organisme les effets du froid, de la soif et des efforts. Avant le départ du canyon une nourriture mêlant glucides lents et sucres rapides permet d'éviter le "coup de barre".
  • Le parcours dans ces lieux où l'eau a creusé dans la roche son chemin, parfois très profondément, signifie qu'un problème survenant à un des pratiquants peut se traduire par une évacuation difficile ou impossible par ses propres moyens.

Il y a dans certains canyons une relative affluence : évitez "les heures de pointe" sur les canyons connus (Chassezac, Borne, Roujanel). Attaquez alors avant 9h ou entre 12h et 13h.

- Renseignez vous sur le parcours: sa difficulté, les barrages en amont, les échappatoires
- Prévenez un proche de votre destination
- Partez à 3 minimum
- Sondez toujours les vasques avant de sauter ou toboganter
- Téléphonez à Météo France au 08 92 68 02 07

Matériel individuel
- Combinaison néoprène
- Chaussures adaptées
- Baudrier
- Sac à dos autovideur
- Longe double
- Descendeur
- Casque
- Couteau inox
- Sifflet
- Gourde
- Barres energétiques

Matériel collectif
- Corde de longueur double à celle de la plus grande cascade
- Corde de secours
- Matériel de remontée sur corde
- Bidon(s) étanche(s)

Contenu du bidon étanche
- Pharmacie
- Couverture de survie
- Lampe frontale
- Topo du canyon
- Carte détaillée
- Masque de plongée
- Descendeur de rechange
- Briquet

canyon la bollène

Dans le canyon

Le canyonisme est une activité collective où chacun porte une partie du matériel., sa pratique implique de s'aider entre participants, de se passer des consignes (ce qui peut être délicat près des cascades), de se conseiller, de s'encourager.

Qulques règles :
  • Marchez groupés, que chacun soit en contact visuel ou sonore avec son suivant, que l'allure soit celle du plus lent. C'est sans doute l'une des règles les plus importantes en canyon.
  • Restez vigilant pour vous et pour ceux que vous initiez : glissade, chute, chutes de pierre, fatigue, stress, hypothermie sont souvent les raisons d'accidents. Vigilance donc quant au déplacement, observation du terrain et des personnes.
  • Hydratez vous préventivement et pendant l'effort. Contrairement à ce que l'on peut penser le canyon est un milieu où l'on se déshydrate assez facilement, il est donc conseillé de préparer à boire dans une gourde ou mieux, d'emporter une gourde isothermique (incassable !) pleine de boisson chaude.
  • La première cause d'accidents en canyon est une mauvaise gestion des sauts ou des toboggans. La plupart des accidents se font sur des sauts de faible hauteur et des glissades : entorses et fractures des membres inférieurs en sont la conséquence. Il faut incriminer la non-reconnaissance de la vasque de réception et la mauvaise information donnée aux personnes qui s'élancent sur la technique de saut ou de toboggan, les conditions de pénétration dans l'eau, l'état et la profondeur du fond.
  • Adaptez la technique aux exigences du terrain, de la topographie, des conditions aquatiques et du niveau des participants : cela suppose du savoir-faire, d'avoir le matériel nécessaire...et de savoir s'en servir.
canyon du Chassezac

Les Enfants

Il convient de surveiller les points suivants :

  • Leur légèreté et leur taille en font des bouchons qui sont emportés facilement dans les canyons où le courant (horizontal ou en cascade) est important. Penser à les longer et à installer des mains courantes.
  • Essayez de trouver des vêtements isothermes bien ajustés : Les fabriquants ne font pas toujours l'effort de réaliser des combinaisons enfants. Elles sont souvent trop volumineuses et trop courtes (!) pour nos ados filiformes ou bien trop grandes et mal coupées pour nos pitchounes, généralement sans cagoule . Quelques professionnels (bureaux des guides, boites d'eau vive) peuvent vous dépanner.
  • Les enfants ne réagissent pas comme les adultes aux agressions physiologiques que tout être subit lors d'une descente de canyon : déshydratation, hypoglycémie, hypothermie... Ils ont la particularité de ne pas présenter pendant longtemps de signes de la dégradation de leur état. Au contraire, ils montrent une vitalité étonnante, supérieure souvent à celle des adultes et ils disent ne pas avoir ni froid ni faim ni soif. Cela n'empêche pas que leur état se dégrade et souvent d'une manière plus grave que pour un adulte. Lorsqu'ils commencent à présenter des signes de fatigue, ils sont très rapidement dans un état inquiétant et s'effondrent.
Il est donc nécessaire, pour que les enfants profitent de cette activité avec la meilleure sécurité possible, de respecter quelques règles simples :
  • Choisir des canyons courts : de 1h à 3h dans le milieu.
  • Les équiper parfaitement en recherchant une combinaison bien adaptée, d'épaisseur suffisante (4 à 5mm minimum), avec cagoule, de les munir de gants et de bonnes chaussettes, et faut-il le préciser encore de leur mettre un casque.
  • Veiller à ce qu'ils aient bien mangé dans les heures précédentes, les faire manger et boire régulièrement pendant l'activité (nourriture énergétique, boisson chaude en gourde isotherme).
  • Prévoir un nombre d'adultes suffisant en fonction du nombre d'enfants et la difficulté du parcours.
  • Se méfier énormément de l'émulation et la compétition qui peut s'instaurer entre enfants (qui existe aussi parfois chez les adultes).
  • Ne pas forcer aux sauts, chaque enfant devra évoluer suivant ses capacités et surtout se faire plaisir sur le moment (et non pour rendre leur papa très fier de les voir accomplir des "exploits").
Rappel dans le Guiou

Les Rappels

Le rappel est la manoeuvre de base du canyonisme. Il y a de nombreuses façons de poser un rappel : celles ci doivent être adaptées aux dangers potentiels du ressaut à franchir (passage sous cascade, arrivée dans l'eau, mouvements d'eau, frottements excessifs de la corde, etc.) et au niveau des participants. On utilisera toujours des cordes dont la longueur est au moins le double de la hauteur du ressaut additionné parfois à la longueur d'une éventuelle vasque.

Personnellement j'installe toujours un rappel débrayable sur un brin, l'autre étant soigneusement "enkité" dans un sac, de manière à ce que la corde se déroule sans problème en cas de débrayage (parce que j'ai mal estimé la longueur nécessaire par exemple...). En cas de surfréquentation et avec des équipiers expérimentés, je place un rappel classique avec blocage des brins en tête de rappel (pour descendre sur les 2 brins si le ressaut ne présente pas de danger).
Pour un rappel sous cascade avec arrivée dans vasque aux mouvements d'eau suspects ou dangereux : mettez en place une autre corde en téléphérique (celle de secours au hasard) dont la tension du bas sera réalisée par un sac accroché, suffisamment délesté pour qu'il puisse être entraîné par le courant. Le sac ainsi mis en place doit rester accroché ou ne pas pouvoir remonter le courant lorsqu'on essaie de tirer d'en haut pour tester la fiabilité du système. Le premier descend en rappel sur le brin posé en débrayable avec la longe mousquetonée sur la corde de téléphérique. Il fixe la corde de téléphérique sur un amarrage fiable et tout le groupe descend comme lui. Le dernier fait parvenir grâce au téléphérique l'autre brin du téléphérique, que l'on fixe lui aussi en bas, et descend longé sur le téléphérique.

 

Le descendeur en 8 est l'outil généralement utilisé, car très polyvalent.

La position classique, encore largement utilisée, n'est plus que rarement conseillée par les spécialistes de l'activité. En effet, il est toujours à craindre des blocages sur corde par "tête d'alouette", ce noeud qui se fait sur le descendeur par frottement contre le rocher. Toutefois je l'utilise systématiquement avec des enfants complété par une personne prête à mettre la corde en tension au pied du rappel.

La position la plus en vue actuellement est celle dite rapide avec différentes variantes qui permettent d'adapter le confort et la sécurité de la descente en fonction des caractéristiques de glissement sur la corde.
- sur corde double ou simple mais épaisse et rigide : passer la corde en rapide simple.
- Sur corde simple diam 9, 10mm souplesse normale (cas le plus courant) : passer la corde en rapide après avoir croisé celle ci.
- Sur corde simple fine ou sèche ou très souple ou neuve : passer la corde en rapide et repassez le brin libre dans le mousqueton à vis du descendeur.

Couleuvre

Communication

Si le bouillon n'est pas trop important le sifflet permet de communiquer. Les conventions sont généralement les suivantes :

1 COUP > STOP: Fin de manoeuvre.
2 COUPS > LI - BRE : On a fini sa descente, la corde est libre...
3 COUPS > DE-BRAY-EZ : La corde est trop courte ou un équipier est bloqué au milieu de la descente.

Comme dans la majorité des cas les équipements des cascades se font sur des systèmes débrayables, le leader resté en haut près de l'amarrage va pouvoir débrayer le système et intervenir depuis le haut très rapidement.

Canyon du Riolan

Secours par Hélicoptère

Si l'alerte a été correctement donnée, l'hélicoptère parviendra rapidement à vous localiser. Le pilote maintiendra l'appareil en position stationnaire. Le mécanicien treuillera les sauveteurs et victimes. Les sauveteurs (1 ou 2) conditionneront le blessé avant l'hélitreuillage. Le médecin effectuera les premiers soins nécessaires avant l'évacuation. il est indispensable de vous signaler par le geste conventionnel du Y.
logo nous désirons des secours Oui (YES), Nous demandons de l'aidelogo tout va bien Non (NO), Nous n'avons besoin de rien

 

Vérifiez qu'aucun objet (couverture de survie...) ne puisse s'envoler avec le souffle du rotor de l'hélicoptère. Conservez les bras en V (Y) face au point potentiel de posé et dos au vent. Si le pilote choisit de se poser dans votre direction, mettez vous accroupi sans bouger, ne reculez pas. Vous servez ainsi de point de référence au pilote. Attendez que les secouristes débarquent de l'appareil.
ATTENTION : Ce symbole Y signifie aussi pour un pilote d'hélicoptère que vous lui indiquez une place pour se poser "DROP ZONE" et le sens du vent (venant de votre dos) Si vous n'avez pas l'habitude de faire poser un hélicoptère (!!), dès que vous êtes sur qu'il vous a remarqué dégagez la zone et ne lui faites pas de signe pouvant l'induire en erreur. Les pilotes chargés des secours sont des grands professionnels et ils sauront comment et où se poser.
Ne jamais aborder un hélicoptère par l'arrière. En marche, le rotor de queue est pratiquement invisible !

Les informations diffusées sur Yadugaz07.com s'adressent à des pratiquants confirmés, parfaitements autonomes dans leur progression, capables de comprendre le vocabulaire spécialisé, d'évaluer les dangers potentiels et de faire face à des imprévus. Ces informations ne sont pas contractuelles et ne peuvent en aucun cas se substituer à une connaissance appronfondie du milieu et de ses pratiques, ni à un topo qu'il faut vous procurer lorsqu'il est disponible.

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